Plusieurs chemins de fer à Papeete!

Entracte électrique et mécanique qui n'a pas de rapport avec les briques.
Mais est passionnant dans le cadre des transports et de l'energie,  thêmes principaux du programme de technologie 6°.

Plan des établissements de la frégate l'Uranie, dans la vallée de Teruoteaoe. TAITI.
Levé sur les ordres de Armand Joseph Bruat, gouverneur des possessions françaises dans l'Océanie. Annotations. Légende. Echelle de 0,0015 pour 1 mètre.
20 janvier 1844




Coffin produira un plan ou figure l'aménagement d'un captage depuis les cascades jusqu'au fort du mont Faiere. Pour palier au fonctionnement discontinu de la riviére dans la vallée et alimenter les casernes et Papeete.

Ce captage, la conduite et le reservoir sont tracés sur un plan sur calque du service de l'artillerie de 1893, conservé au cadastre de Papeete. (Conduite en fonte de 8 pouces. 20,32cm.) Le captage surplombe la cascade et disparait du plan, malheureusement.
Il doit donc se situer à l'endroit où coule le torrent qui descend du plateau de la Vaihii.
(Actuellement emplacement du foyer protestant.)
(Et même un chemin de fer provisoire dont je n'ai aucune trace. Archive de l'outre mer, base d'image Ulysse.)
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(Insertion: confirmation dans Tahiti, de Jules Agostini, 1905 "l'armée se prend la part du lion en ce qui concerne la conduite de Faiere".  Page 39 à 45.
Ces pages sont passionnantes, car elles posent le problème de l'alimentation en eau potable mais aussi pour l'énergie électrique.
Je les ai nommées "le sempiternel dilemme" car on y comprend pourquoi, dés le départ, nous passerons au pétrole. (Huile de chiste, pour les fours.)





(Pour la part du lion: jopf 1886 Reservoir de Faiere


)

(Insertion:
www02.us.archive.org/stream/.../noticescoloniale02faur_djvu.txt
En face de la briqueterie, il existe une carrière inépuisable de pierres très ...... 2° Le chemin de la vallée de Fautaua 5 3° — de Hamuta 3 h° □ — . de Pirae, ...
Trés belle carte de la polynésie et plan de papeete où apparaisssent les fours à chaux.

On compte à Tahiti trois usines à sucre où l'on distille égale- TAHITI. 229
nient le tafia; deux usines à égrener le coton; une usine pour la
fabrication de la fécule de coco.
Un industriel fait étudier en ce moment
un projet de chemin de
fer
qui desservirait les districts de l'Ouest, depuis Malaiea jusqu'à
Papeele.
L'étendue de Tahiti est de ioA,2i5 hectares, dont 79, 685 hec-
tares pour l'île proprement dite et 2 '1,780 hectares pour la
presqu'île.

Insertion:  J'ai un peu épluché les jopf, un par un...Je n'ai toujours rien sur un chemin de fer pour aller à Mataiea  mais  nous avons donc eu une voie de 220 m de type Decauville avec locomobile, installée temporairement  à St Amélie! 
Il s'agit d'une machine à vapeur actionnant un treuil et des wagonnets.
Je ne serai pas surpris de retrouver les wagonnets et la voie dans une des galerie du four de St Amélie.
J'ai pris contact avec les responsables du site pour une éventuelle visite et un nettoyage du four pour éviter la poussée des racines des arbres dans la cheminé qui risque, sinon, d'être décellée rapidement. J'espére rentrer dans la galerie...
Un chemin de fer decauville était également installé vers les entrepots et donnait lieu à une taxation. Sans nécessairement parler d'une lovomotive car les wagonnets peuvent avancer sur le plat grâce à une traction humaine, (déplacement de la poste de papeete, Cf. Anom) ou animale, des chevaux notament. 



Extrait du JOPF de 1886:

La voie sera en vente en 1906. JOPF de 1906 Mais sera t elle vendu ou entassée dans la galerie ?


J'ai été prendre des photos de l'intérieur de la galerie.  Je ne reconnais pas pour l'instant ce que j'ai vu...

(Insertion: J'ai pu voir sur un site constituant une véritable mine de cartes postales et de photographies les ponts de Papeete de l'époque.
Je pense maintenant que ces piéces métalliques peuvent également cosntituer les arches latérales du pont de St Amèlie de l'époque. (Technologie postérieure à celle de1844, évidement. Le poid des transports nécessitant plus de résistance, certainement.)
www.delcampe.net)

Le pont de Tipaerui. (Egalement nommé parfois: pont de l'ouest il me semble.

En ce qui concerne un voie de chemin de fer vers Mataiea:
Toujours de la voie réduite de chez Decauville.
 Il faut savoir que Decauville developpe son système de transport avant tout pour la culture de la béterave.
Il y fait fortune et ensuite le système se propage dans les mines métropolitaines, (Mais aussi Makatea), dans l'armée, (guerre de 14 18 notamment), sur les docks...
L'objectif polynésien était de desservir les différentes plantations le long de la voie. (Tous les colons possédaient des terres cultivables, jusqu'à Atimaono, (plantation Steward.)

M Goupil, notable fastueux, aidé par M Frogier, dépose le projet.
JOPF du 6 Aout 1885 avant projet de Frogier

On y trouve tous les détails du projet.
Un élèment étonnant, pour le calcul de la force motrice, il est pris en compte un poid de 28 passagers, (capacité du seul wagon prévu), à 75 kg et dans un second calcul à 85 kg...
Pour ma part j'aurai pris un poid de 28 fois un poids classique aujourd'hui, très certainement différent....et supérieur.

Goupil insiste JOPF_1886_page_00279
Ceci dit dés 1884, la vision du chemin de fer n'est pas trés optimiste:
 JOPF_1884_page_00105 (Bas de page de gauche)
(et notons au passage, sans rapport avec le sujet autre que le coût éventuel de l'expropriation,  l'aveux:
la majeure partie du sol est aux mains des indigènes...)

http://www.etatcivil.gov.pf/afficher_pdf.php?id_doc=/srv/www/htdocs/etatcivil/donnes/jopf//1890/JOPF_1890_page_00351.pdf
Le plan de campagne des travaux pour l'exercice 1891 .
Après diverses explications échangées an sujet du non achèvement des travaux de la commission dite du chemin de fer, nommée à la dernière session extraordinaire,
le Conseil, conformément à l'article 46 de son décret organique, charge trois de ses membres de recueillir les renseignements destinés à lui permettre de statuer sur la proposition de M. Drapeau relative au projet de voie ferrée.
Ces membres sont : MM. Drapeau, Langomaxino etSimonin .

Et l'explication de la non mise en oeuvre du projet. Malgrè un départ de M Goupil vers l'Europe, (Certainement avec tout le dossier):

Extrait de :
L'arrivée et l'installation des colons , des missionnaires et des administrations anglaises puis françaises à Tahiti


RAPPORT
DES OPÉRATIONS DE LA COMMISSION D
'ENQUÊTE SUR LE PROJET

DE

VOIE FERRÉE ENTRE PAPEETE ET PAPEURIE L
• C
Sur la convocation de M . le Directeur de l'intérieur, la commissio n
nommée par décision de M . le Gouverneur en date du 7 juillet dernier, à
l'effet de r.céder â une enquête sur le projet <le voie
ferrée entre Papeete et fapeuriri, présenté à l'Administration par M . Goupil, s'est réunie, le 1 6
du même mois, salle des Conseils, bâtiment de l'état vil .
Après avoir nommé son bureau, et reçu de M . le Directeur de l'intérieu r
les
divers documents composant le dossier du projet, ainsi qu'une lettre d e


ce haut fonctionnaire contenant l'es observations et questions que l'Administration
soumettait à ses délibérations, l'assemblée s'est ajournée au 1$ pou r
commencer ses travaux .
S'inspirant des prescriptions de l'article 7 de l'arrêté du 2 mats demies,
-elle s'est d'abord préoccupée d'examiner les 'déclarations consignées a u
•istre de l'enquête ouverte au secrétariat de la Direction de l'intérieur, d u
15 juin au 15 juillet inclus . Aucune observation favorable ou défavorable a u
projet ne s'y trouvait inscrite.

Le texte continu, mais je n'ai pas tout recopié...

http://www.archives.gov.pf/afficher_pdf.php?id_doc=/srv/www/htdocs/etatcivil/donnes/jopf//1885/JOPF_1885_page_00183.pdf
Conclusion: (De la commission en 1885)
En résumé, après avoir pris une complète connaissance des divers documents
rois à sa disposition et s'être entourée de tous les renseignement s
susceptibles de fermer son opinion, ta commission, conformément à l'article i de l'arrêté du
2 mars tsfl, se prononce ainsi qu'il suit son


L'utilité,
L'opportunité,
La convenance du projet de voie ferrée .
A l'unanimité, favorable, en principe, à rétablissement d'une 'vas ferrée , qui serait ici, comme partout, certainement unie . la commission regrette d'avoir à recennaitre (séance du 3 août) que, dans les conditions mentionnées au cahier des charges de l'entrepreneur. une pareille ligne ne peut être pour la colonie aucune iilik ; les tarifs étant de beaucoup trop êtaS et les dépenses de t'explolta5oa trop considérables pour le peu (importance du ln& actuel .
Comme conséquence de cette pnnùèn opinion, la ligne ne pouvait lui poraitre davantage opportune, puisqu'elle ne la reconnaissait pas utile .
Cependant elle est revenue, dans une séance ultérieure, sur cette question, en même temps que sur la question financière et la question de cesvenance

(vair notes de M. Martiny ; procès-veral de la séance du Itao'it, pages 8,
10, 11, 12, 13 et 14) .
Sur ces divers points, elle se range entièrement à ravis de M . le Chef service des Ponts et Chaussées, tel qu'il ressort du remarquable rapport date du 29 janvier 183S :
En ce qui regarde 1€ mode de garantie Pantière demandé par l'entrepreneur,
qui mettrait, de la sorte, de son c6té, toutes les chances de gain ne laissant à la colonie que les pertes ; conditions absolument inadmissibles.
Le taux de cette garantie, 1 p' 0/0, est d'ailleurs trop élevé ; et la commissio doit, à ce sujet, faire connaître qu'elle a reçu des offres ayant pour bases intérêt de 5,60 p' o ;o seulement N'ayant aucune qualité pour les discuter elle s'est bornée à les enregistrer, en les renvoyant à qui de droit.
En ce qui concerne l'opportunité :
Le chemin de fer ne saurait être considéré comme opportun, dans un pay qui est dépourvu des moyens de communication les plus urgents ; qui possèd peu de routes praticables ; qui n'a ni ponts, ni quais, ni écoles, ni hospices ni lazaret, ni bâtiments communaux ; qui réclame à grands cris, avant toute
autre construction, celle d'un bassin de radoub que lui impose le percemen prochain de l'isthme de Panama ; qui manque de ligne à vapeur pour le relier rapidement avec l'extérieur ; qui, pour tout dire, en un mot, en est au débu dans la voie du progrès et ne saurait y être poussé brusquement, d'un jet, sans danger pour son existence et sa vitalité :
En résumé, dans un tel pays, qui pourra plus tard, sans doute, recevoir avec reconnaissance les bienfaits que lui apportera une voie ferrée, il serai imprudent de songer à l'établir aujourd'hui, sans courir le risque de détourner le peu de ressources dont il dispose pour le seul profit d'une entrepris pleine d'aléas .
Enfin, de même que l'opportunité, la convenance de la ligne ne saurait être établie .
Les inconvénients des déblais et remblais, an point de vue de l'accumulation
des eaux, sur un sol accidenté ; les dangers de la circulation en voiture
sur une voie non isolée de la route commune et sans rails noyés ; la trèsgrande
probabilité de destruction de la chaussée, à chaque inondation, fon écarter l'idée de l'adoption du chemin de fer et ont conduit de vieux colon du pays (voir les questionnaires) à proposer à sa place la route de mer, laquelle donnerait accès un canal ouvert entre le récif et la cèle . Le transport des produits agricoles se ferait de cette façon plus sûrement et à moins de trais sinon plus rapidement ; et l'économie de ce dernier projet sur l'autre tellement évidente, qu'aux yeux de la commission, il ne saurait y avoir d'hésitation possible entre le canal côtier et une voie de communication qui rendra que des services très-problématiques, tout en étant fort dispendieuse Néanmoins, et dans le cas où, contre toutes prévisions, malgré les considérations qui précèdent, l'autorité locale se déciderait à passer outre conclusions du présent rapport, la commision, s'inspirant par-dessus tout l'intérêt genéral, et ayant surtout en vue de mettre les finances du pays l'abri des hasards, la commission adjurerait les pouvoirs publies de s'arrête à la combinaison suivante :
Soumettre le projet à une adjudication sur soumissions ;
Exiger de l'entrepreneur une voie distincte de la route de ceinture mi-côte ;
Remplacer la garantie d'intérêts dont il est question au projet de cahie des charges, par une subvention f&re, annuelle, qui serait accordée pour nombre d'années déterminé .
Fait et clos à Papeete, le 15 août 188$ .
Le président,
Le secrétaire,
MJSTEÇT .

finir .
Les membres :
Mentent, S. Dament C . Cocum,
V,-L. Rsoax, F. Penn.

A Makatea il reste une locomotive, abandonnée dans la verdure,  qui fairait certainement la joie des collectionneurs.
Elle constitue une friche industrielle et est répertoriée sur le site Tahiti Héritage.
Il se peut qu'ayant demandé un chiffrage du projet à la société, il se soit avéré que le coût n'était pas supportable par la colonie.
 A noter que M Goupil aide la mise en oeuvre de la société des phosphates de Makatea. Il en est le notaire et M Touzé, son gendre, le patron.

Goupil fils , à l'origine des premières prospections occupe une bonne place dans la compagnie. (Persé, Touze (1871-1951)   lien Journal de la Société des océanistes  lien   Année   1952   lien Volume   8   lien Numéro   8   lien pp. 277-281 )
Il a peut être trouvé là le moyen d'un meilleur rapport avec  Decauville, que sur Tahiti. D'où la non réitération du projet Tahitien...?
M Goupil avait son stand à l'exposition de 1889, (J'ai vu la photo dans un ouvrage), où Decauville fait un tabac avec sa locomotive Mallet 0 4 4 0. et 6 millions de voyageurs transportés en 6 mois.
 
M Touzé épousera la fille de M Goupil en 1907.
Pour le passage satirique concernant M goupil et l'éventuelle voie ferrée voir :
Passion gauguin , Alain Buisine,  Presse universitaire du Septentrion,  page 82 et 83

Merci Marcel pour cette piste. (ou plutot voie...)
A très bientôt pour une tentative de visite des archives territoriales pour tenter de voir les plans.


6 fevrier 2006, nous sommes aller aux archives territoriales.
Nous n'y avons pas trouvé les plans mais la réponse de M Decauville à la demande de devis:
Je ne vais peut être pas tout mettre en ligne. Mais voici les deux premières pages du texte et deux pages du devis l'accompagnant. Il y avait bien plus de documents.






le devis est adressé au conseiller général, Goupil donc en 1891, pour un montant de 233 000 f

Marcel a communiqué également sur le sujet dans "passion métrique"
La machine du devis n'a rien à voir avec celle des premiers essais, présentée plus haut.

30 aout 2014: J'ai bien levé le pied sur mes recherches. Le blocage de l'accés internet aux archives y est pour beaucoup.
 Mais je garde un oeil ouvert:
J'avais remarqué contre un mur du jardin d'une très ancienne maison de papeete, apellée communement  "la maison de la reine Marau", deux longueurs de métal que je trouvais trop volumineuses pour être des rails de portail.
La semaine dernière, une personne était présente dans le jardin et s'aprétait à sortir. Je lui ai expliqué mes recherches et lui ai  demandé de regarder de près ses deux férailles.
C'était bien deux rails de la société Decauville. Impossible de se tromper c'est marqué dessus.
Et voila donc au moins de "reliques" des produits Decauville.
S'agit-il de rails qui étaient installés pour le déchargement de bateaux? c'est possible la maison appartient à des descendant Salmon et Brander. Investisseurs et Armateurs connus de l'époque.
S'agit-il des rails ayant servi au déplacement du bureau de poste? c'est possible. La maison est située en face de la poste centrale de papeete.
Aller avec encore un peu de persévérence et de chance je trouverai bien un wagonnet...
J'ai prévenu marcel et il m'apprend que de son coté il a préparer un livret sur le train en polynésie.
 Il me tarde d'y jeter un coup d'oeil.

Fin de l'entracte.

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